A MEDITER

L’IMMEDIATETE

Nous vivons dans une culture de l’immédiat. Tout ce que nous voulons doit être obtenu tout de suite, que ce soit d’ordre matériel ou relationnel.

Le plaisir et la satisfaction des besoins sont bien sûr dans la nature humaine, mais il y a un déséquilibre. Notre capacité à accepter l’attente a diminué.

Notre vision de la médecine moderne le montre bien. Nous voulons être guéri à peine le comprimé avalé et ne plus entendre parler de la maladie. Nous ne cherchons pas à savoir si les troubles peuvent se rapporter à autre chose ou si la guérison demande du temps. Tout ce que nous voulons doit être rapide, simple et évident. C’est un souhait légitime mais souvent les choses sont un peu plus compliquées.

Tout cela est le fruit du développement technologique. Par exemple, notre famille, nos amis, sont toujours présents grâce à l’ordinateur et au téléphone portable. Autrefois la vie alternait les moments de séparation et les moments ensemble. Aujourd’hui les phases de séparation n’existent plus. Les relations manquent de distance. L’inquiétude et l’angoisse provoquées par l’absence – tout à fait normales et qui font partie de la vie – ont disparu, où plutôt nous ne savons plus les supporter.

Alors nous nous reposons moins sur nous-mêmes et nous faisons de moins en moins confiance à notre intuition. Quand on a tout le temps accès aux autres, on en devient dépendant de manière latente, car on veut avoir la main mise sur l’autre, le contrôler. On en attend toujours un retour et de l’affirmation de soi.

Attendre ! Cela prend du temps, mais il est souvent plus judicieux d’attendre, de laisser mûrir, de prendre forme.

Les coups du destin, comme un divorce, un décès sont très souvent plus longs à surmonter qu’on ne l’imagine au début. Cela ne sert à rien de se lancer dans l’action, car on ne peut pas accélérer artificiellement un processus de deuil. Il y a aussi bien entendu, les désirs que nous n’avons pas encore réalisés, les choses et les personnes qui ont disparu.

A partir du moment où l’on accepte cela, la vie ne peut que s’améliorer.