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LES DÉSIRS

Nos désirs, bien souvent, ne sont que des stratégies. Ils nourrissent un rêve, une envie, et en ce sens, il est précieux de pouvoir les entendre et les accueillir.

Mais la stratégie sur laquelle nous focalisons est-elle la bonne ?

Va-t-elle réellement combler le besoin sous-jacent et à quel prix ?

Comment ce moyen, sur lequel nous sommes figés va-t-il s’adapter à notre environnement ?

Les stratégies que nous développons pour satisfaire nos besoins ne sont pas toujours écologiques pour nous-même ou notre entourage.

Il y a dans le désir une forme d’urgence, de pression, d’exigence, vis-à-vis de nous même ou de l’autre, de la société. Notre nature humaine, le fonctionnement même de notre cerveau nous met en lien avec cette urgence par le biais de nos émotions. La peur, la colère, la tristesse témoignent d’un manque, d’un danger, d’un besoin insatisfait. Tandis que la joie, la paix, la tranquillité nous indiquent que nos besoins sont satisfaits. Ainsi les sentiments que nous éprouvons sont de précieux indicateurs. Ils nous invitent à agir pour satisfaire nos besoins non comblés. Peu de gens mesurent l’importance vitale de leurs sentiments.

Nos sociétés, notre éducation, nos parents eux-mêmes influencés par leurs parents, nous ont appris à ne pas pleurer, à ne pas nous mettre en colère et même l’expression de la tristesse n’a pas bonne presse. Alors que faire ? Vite, il nous faut trouver une solution pour ne pas laisser voir ce qu’il n’est pas « correct » d’éprouver !

Au moment de Noël, j’ai entendu un copain de mon petit-fils dire « je suis en colère parce que mes parents ne veulent pas m’acheter un MP3 ». Je me suis demandé ce que cachait ce désir inassouvi. Probablement un besoin d’appartenance (avoir la même chose que les autres copains), un besoin de jeux, peut-être l’envie de se rassurer en se disant qu’il pourrait réaliser les mêmes performances que ses copains et ainsi nourrir l’estime de lui-même ou affirmer sa différence. Si au lieu de se focaliser sur le jeu il pouvait comprendre ce qu’il cherche à satisfaire par ce moyen, une multitude d’autres possibilités s’offriraient à lui pour combler ses différents besoins. Cela deviendrait une occasion d’exprimer sa créativité et de développer son autonomie pour satisfaire ses besoins.

Les stratégies que les êtres humains imaginent pour répondre à leurs désirs leur donnent l’illusion qu’ils vont éprouver un soulagement. Et effectivement ils goûtent le plaisir éphémère du désir satisfait. Pour combien de temps ? Il suffit de regarder le coffre à jouets de nos enfants ou petits-enfants pour constater que, passé les premières minutes, les jouets sont rarement la source durable de la satisfaction imaginée.

Si nous ne prenons pas le temps de clarifier les besoins qui seraient satisfaits à travers tel objet ou telle action, nous nous privons de notre créativité pour nous adapter à la réalité.

Dernièrement, une jeune femme dans une situation précaire voulait acheter une paire de chaussures à un prix élevé à son fils qui voulait absolument une paire de marque. Effectivement changer de chaussures pour l’ado était utile. Mais est-il vraiment profitable d’acheter une marque à notre ado lorsque nous avons des difficultés à payer le loyer ? Comment gérer la situation ?

La prise en compte des besoins de chacun, ceux de l’enfant et ceux de l’adulte est nécessaire à l’harmonie.

Cette équité dans la considération des besoins de chacun fait partie de l’apprentissage de l’autonomie et est une voie pour poser des limites. Quelles limites fixer ? Sur quelles bases ? Concrètement, comment faire autrement que de céder au désir des enfants, et se laisser entraîner dans une escalade, une surenchère sans fin, qui inévitablement va générer des conflits.

Dans l’idéal, il est nécessaire de se donner du temps pour écouter l’agacement qui est en soi et clarifier les besoins : prendre soin du confort de l’enfant pour le cas présent et en même temps faire bon usage de l’argent gagné durement. C’est une bonne occasion pour la mère de partager ses valeurs avec l’ado. Une opportunité de parler avec lui de ce qui contribue ou non à la construction de l’estime de soi. L’étape suivante est d’entendre son désir et de clarifier avec lui ce que la marque de la paire de chaussures représente de tellement important. Vient-elle nourrir un besoin d’appartenance, qu’il satisferait en adoptant les mêmes codes vestimentaires que ses copains ? Si c’est autre chose il sera bon de continuer le dialogue pour trouver son besoin. La 3ème étape passe par le fait que la mère exprime ce qui est important pour elle, puis ensemble ils chercheront comment faire pour que l’un et l’autre soient contents.

La solution qui a été trouvée dans le cas présent a été, pour l’ado, de payer la différence entre ce que pouvait débourser sa mère et ce qu’il voulait, avec son argent de poche (il a vendu des jeux quasiment neufs dont il ne se servait plus).

De cette façon, l’ado devient responsable de ses choix en assumant leurs conséquences. L’argent de poche devient un moyen d’apprentissage de l’autonomie. Les limites, quand elles sont reliées à du sens et à de la co-responsabilité, construisent la confiance en soi et en l’autre.

Ce sujet concerne nombre d’entre vous, d’après les mails reçus. J’espère que cet exemple saura vous apporter un support de réflexion pour arriver à une solution.

Bonne et heureuse semaine.

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