RECIT DE VOYAGE

Publié le par Josie

VOYAGE AU BRÉSIL

Puisque vous avez été plusieurs à demander "Les nouvelles du Brésil"… les voici… C'est un voyage que nous avons fait il y a quelques années... Souvenirs, souvenirs...

Dimanche 10 mai : Nous effectuons les derniers préparatifs.

Nous nous faisons un petit repas avant « le changement de régime ». Un petit « Baileys » sur glace pour commencer, un cassoulet au confit de canard/saucisse et une tarte au citron pour moi, une religieuse pour Alain. Nous sommes prêts pour la longue période d’abstinence en alcool, épices et divers plats, qui nous attend. C’est à dire quelques mois…

Les appels téléphoniques affluent pour nous souhaiter un bon voyage.

Lundi 11 mai : les valises sont pleines à craquer… Ouf, nous avons réussi à y faire entrer un maximum (nos vêtements et ceux que nous donnerons à l’orphelinat et à une tribu amérindienne, des jouets, des crayons). C’est Philip et Sheena qui nous conduisent à la gare de Libourne. Nous sommes excités comme des puces.

Le TGV part… l’aventure commence !

A Angoulème, Claude et Dominique se retrouvent dans le même wagon que nous. Karine, Yaël, Iannis et Yvonne sont dans la voiture précédente.

Juste après le démarrage du train nous avons la surprise de voir Gilles dans le wagon… Il n’était pas prévu au programme mais juste venu accompagner Yvonne. Que se passe t-il ?

En fait, le train a démarré un peu trop vite … Il a fait le trajet en tant que passager clandestin jusqu’à Poitiers, sans papiers puisque ses affaires étaient restées sur le parking de la gare, dans sa voiture…

Le train nous dépose à l’aéroport de Roissy. Nous retrouvons François qui vient de Nantes, Marie-Renée qui arrive de Quimperlé, Mario qui est du Nord, Françoise, notre voisine de St-Laurent (elle était partie en avance, le 9) et Annick de Carcassonne : nous sommes une bande de globe-trotters ! … remontés comme des pendules….

23 heures ! Nous décollons. Dès le départ de Paris, nous voyons les étoiles de près. Nous sommes tous étoilés… Pour un peu on en viendrait à tutoyer le ciel…

Mardi 12 mai : Nous avons traversé la mer sans vraiment dormir. Nous voici de l’autre côté de l’océan, au Brésil.

A 6 heures, l’avion s’est posé à Sao Paulo. Nous sommes passés à la douane et avons récupéré nos bagages. Nous avons ensuite repris l’avion qui nous a conduit à Brasilia.

Un van et son chauffeur nous attendaient à l’aéroport. Dès la sortie de Brasilia, nous avons emprunté la route criblée de nids de poule qui nous conduit à destination. Une heure trente de taxi. Une ambiance de colonie de vacances ne tarde pas à naître.

De part et d’autre de la Transamazonienne nous voyons des habitations de fortune, des étals typiques qui proposent des objets artisanaux (poteries, hamacs), des champs de canne à sucre, des termitières grosses comme des énormes tonneaux et la nature à perte de vue…

Magie du voyage… Nous arrivons enfin.

C’est Ricardo qui nous accueille, nous enlace amicalement et que nous avons plaisir à retrouver.

Nous prenons possession de nos chambres puis nous restaurons.

Installés sur le belvédère qui domine la colline, nous assistons au coucher de soleil. La végétation est un véritable nuancier de verts… quelques touches de rouge, subtilement dispersées suffisent à faire chanter les fleurs.

La partie du Brésil dans laquelle nous nous trouvons n’offre sans doute pas les paysages les plus somptueux mais elle possède des sites inoubliables qui nous apportent un dépaysement total. Un des atouts qui rendent ce pays singulièrement attachant est sa population enjouée, communicative et accueillante.

Ce soir, nous ne veillerons pas… les dernières vingt-quatre heures ont été épuisantes. Nous nous endormirons du sommeil des braves…

Ce soir, un message téléphonique m’apprend que mon oncle René est décédé ce matin. La peine m’envahit. C’est lui qui est venu nous chercher à la sortie de l’hôpital, ma mère et moi, lorsque je suis née. Il a vécu avec nous, chez mes grands-parents, pendant plusieurs années. Il est celui qui apportait les douceurs : des croissants tous les dimanches matin et des pâtisseries le dimanche midi. Il était le bout en train de la famille.

Une fois de plus, lorsqu’une personne qui m’est chère disparaît, je suis à l’autre bout du monde.

Dans les rues, les rythmes de la musique brésilienne, ceux qui émeuvent le corps, sont partout. C’est une sorte de vitamine incontournable. Alors quand les mélodies s’échappent des habitations, c’est comme si elles venaient vous prendre par la taille et vous entraîner dans une samba irrésistible. Dans les pays froids, on a peu de sensibilité pour les plaisirs ; celle-ci est extrême dans les pays chauds comme le Brésil.

Notre ordinateur ne veut rien savoir… Aller au cyber est une expédition !

Surtout ne nous envoyez aucun diaporama, aucune demande de pétition mais juste des messages personnels si vous en avez besoin ou envie… environ 200 messages sont en attente et nous ne pouvons pas les lire tous au cyber sous peine d’y rester une journée entière… Merci pour la facilitation.

Gros bisous.

Josie et la bande de copains étoilés.

14 mai : J’ai oublié de mentionner que lors de notre départ, à l’aéroport, Alain et François ont été pris par une irrésistible envie de boire une dernière bière. Entre temps, les passagers ont été appelés pour monter dans l’avion. Ne voyant pas les deux lascars arriver, je monte avec le reste du groupe et prends ma place dans l’avion… Les deux compères ont été appelés au micro… dès leur arrivée l’avion a pu s’envoler !

Notre avion s’appelait Magic Red Carpet (tapis rouge volant). C’était évocateur !

16 mai : Le soir, nous assistons à une cérémonie sacrée chez les indiens d’Amazonie, une petite tribu qui se trouve proche de notre lieu de résidence. Nous leur avons apporté des vêtements qu’ils récupèrent pour leur famille.

18 mai : C’est un grand jour. Nous faisons l’expérience de prendre le bus pour nous rendre à Anapolis. Le départ est prévu pour 9h30. L’achat de notre billet est une situation cocasse pour l’ensemble du groupe… De nombreuses photos ont été prises…

Un homme, avec son chapeau de cow boy attend avec nous. Petit à petit les voyageurs arrivent tous plus typiques les uns que les autres.

9h30 est largement passé et nous sommes toujours en train d’attendre… C’est brésilien…

Enfin le chauffeur arrive. Nous faisons le tour de la ville avant de prendre la Transamazonienne. Les voyageurs s’agglutinent. Un monsieur monte avec un carton qui contient des poulets. Le bus s’arrête à des « arrêts invisibles ». Aucun signe ne nous permet de comprendre que c’est à cet endroit que doivent stopper les bus. Arrivés à Anapolis, nous n’avons pas repéré le centre ville… Nous nous retrouvons au dépôt des bus !

Anapolis est une ville bruyante. Ca grouille de partout. Au bout de quelques heures vous imaginez facilement que les femmes avaient besoin de se soulager… pas de toilettes en ville… Il n’y a pas de bars, comme en France. Finalement, nous sommes allés à la permanence du Samu et avons pu repérer les toilettes …

Sur notre route se trouvait un grand marché, lieu de toutes les rencontres. C’est un endroit où se côtoient des étals de boucherie, exposant leur viande pendue à des crochets, des marchands de chaussures, de vêtements, de gourmandises sucrées, spécialités locales, de légumes que nous ne connaissions pas, de bizarreries que les hommes mettent dans les pipes : cela ressemble à de gros boudins torsadés. Nous étions plongés au cœur de l’insolite.

Nous avons mangé au restaurant du marché. A peine assis, des plats sont posés devant nous : crudités, viandes, riz, pâtes, légumes… Au fur et à mesure que nous consommions, d’autres plats arrivaient… Prix du repas ? 2 euros… Café compris. Petit détail : le café brésilien est toujours servi sucré.

Nous étions bien contents de prendre le chemin du retour après cette journée exténuante. Tout le long de la route nous apercevions de gigantesques termitières qui trônaient dans les champs.

Mon ordinateur ne veut vraiment rien savoir. Pour communiquer avec famille et amis restés au pays, nous devons aller au cyber : 45 mn pour envoyer 3 mails et remonter tout « le frontal » à pieds. C’est décourageant, surtout par grand soleil.

20 mai : la plus grande partie du groupe va à la cachoeira (cascade ) et se réjouit de l’expérience. Dans la soirée, plusieurs d’entre nous se rendent au Fruti’s. Nous adorons les jus de fruits pressés servis dans un patio au décor exotique.

L’ambiance du groupe est excellente. Nous ne ratons aucune occasion de prendre quelques fous rires.

22 mai : c’est la Sainte Rita. Ce matin ici tout est fleuri en son honneur.

C’est aussi l’anniversaire de Mariage de Dominique et Claude. Nous avons commandé un gâteau, acheté un cadeau pour la circonstance et fait une petite fête. Commander un gâteau sans parler le portugais est une expérience délicate. Elle fera partie des situations hilarantes qui resteront gravées dans ma mémoire. Le gâteau ne ressemblait absolument pas à l’idée que je m’en faisais…

25 mai : Nous partons tous en (maxi) taxi vers les cascades de Corumba, site aux attraits naturels. L’endroit est très convoité pour sa beauté. Arrivés sur les lieux, nous commençons une marche qui mènent à la montagnette couverte de végétation et qui exhibe plusieurs cascades dans ce lieu enchanteur. C’est un endroit magique où nous sommes en contact avec la nature. Certain(e)s ont eu le courage de grimper tout en haut des cascades. Les moins courageux se sont contentés de se baigner au pied des chutes. D’autres ont goûté aux deux.

En fin d’après-midi nous nous dirigeons vers Pirénopolis, ville coloniale avec ses petites maisons colorées. J’ai adoré.

Les rues étaient décorées de têtes de bœuf pour célébrer la « bumba - meu - boi ». Son origine remonte au XVIIIe siècle et résulte de la relation inégale entre esclaves et seigneurs. Il reflète les conditions sociales vécues par les noirs et les indiens, mêlant influences africaines, indiennes et portugaises.


Cette tradition folklorique repose sur une histoire qui a plusieurs variantes : Catrina, la femme d'un esclave alors enceinte, demande à son mari, Chico, de lui apporter une langue de bœuf pour satisfaire son envie. Chico vole alors le plus gros bœuf de son maître, seigneur de la ferme, et le tue pour lui prendre la langue et la donner à sa femme.

Le bœuf mort est rapidement retrouvé et, suite à une enquête menée par divers personnages (caricatures issues de toutes les classes sociales), Chico est traîné devant la justice, où il avoue sa faute. Toute la ferme se mobilise pour ressusciter l'animal, Chico demande alors pardon d'avoir tué le bœuf juste pour en prendre la langue et le bœuf ressuscite grâce à des incantations magiques. L’histoire s’achève sur les joyeuses retrouvailles de Chico et Catrina.

Lors des cortèges de bumba – meu – boi, un bœuf, composé de matériaux hétéroclites, sous laquelle se cachent une ou plusieurs personnes, précède le groupe de musique. Il danse, accompagné de plusieurs personnages. Le groupe parcourt les rues en chantant et en dansant. Le public réagit en chantant, en huant, en pleurant la mort du bœuf et en applaudissant quand il ressuscite.

Nous avons assisté au défilé des cavaliers qui se préparaient et traversaient la ville pour la répétition. C’est à ce moment-là que nous avons perdu Annick. L’heure du rendez-vous étant dépassé, nous sommes partis avec le taxi à sa recherche. La nuit, qui arrive tôt au Brésil ne facilitait pas la tâche. Fort heureusement, notre chauffeur au regard scrutateur l’a retrouvée dans la foule. Nous avons repris la route et sommes arrivés tardivement à la poussada, pour le repas…

Au Brésil, nous nous couchons tôt. La nuit tombe à 18 heures. Par contre les journées commencent à 6 heures environ.

26 mai : En début d’après-midi, nous nous rendons à la « Casa de sopa » pour porter des vêtements, des cahiers, crayons et jouets pour les enfants orphelins. Le groupe est surpris par l’ordre et la propreté qui règnent dans cet endroit. Les familles démunies viennent s’y restaurer et chercher ce dont elles ont besoin.

Le soir, nous assistons à un concert de guitare au Fruti’s. L’artiste est à l’aise avec des morceaux classiques qu’il interprète merveilleusement et ceux, plus contemporains, qui nous ravissent.

27 mai : C’est l’anniversaire de Iannis. La salle de restauration a été décorée avec des ballons. Chaque personne a son petit chapeau… Essayez d’imaginer l’ambiance… Nous partageons tous le gros gâteau (qui ressemble au précédent bien que la commande ait été différente) et entourons Iannis qui ouvre ses cadeaux. Ce fut une belle soirée.

28 mai : Au tour de Dominique de fêter ses 53 ans. Après le repas de midi, nous allons à « Entre nous » un endroit convivial qui sert des jus de fruits et concocte des desserts sympas. Nous profitions du moment propice pour offrir la paire de boucle d’oreilles avec des pierres sur lesquelles Domi avait lorgné. Encore un super moment enchanteur !

30 mai : Nos valises sont bouclées mais débordantes de souvenirs et en surpoids pour la plupart. Nous sommes mutuellement à la recherche d’une petite place dans la valise d’un copain pour y placer quelques bricoles.

Le taxi-van arrive à 9h15 et le chauffeur (Zezet) charge nos bagages. Nous prenons la route qui nous conduit à Brasilia. Nous avons visité la cathédrale, l’église Dom Bosco puis le Temple de la bonne Volonté. A l’intérieur, le carrelage dessine une spirale et chaque visiteur est invité à parcourir un chemin de couleur sombre représentant le difficile parcours de l’Etre à la recherche de son point d’équilibre. Au centre de cette spirale se trouve une plaque ronde en bronze, sur laquelle l’Homme est invité à s’arrêter – juste sous le cristal de 23 kilos. Cela symbolise la découverte de la Lumière et le commencement d’un nouveau chemin. Ainsi, après être resté quelques instants sous le cristal, l’Etre reprend le chemin de couleur claire qui symbolise le sentier illuminé par les valeurs morales et spirituelles. Le parcours se termine en rencontrant la magnifique représentation artistique de Dieu.

Dans ce même lieu, la visite de la salle égyptienne nous offre une décoration impressionnante à la manière de l’ancienne Egypte. L’immense panneau « L’évolution de l’humanité », installé dans le « salon noble » réunit les différentes personnalités qui sont entrées dans l’histoire par leurs actions marquantes en faveur de l’Humanité, dans tous les secteurs d’activité humaine.

Nous avons pris notre déjeuner dans le restaurant du Temple. Comme souvent au Brésil, nous choisissons ce que nous voulons manger, chargeons notre assiette et allons la faire peser. En fait, nous payons selon le poids consommé. Curieux, n’est-ce pas ?

Parmi les usages qui nous surprennent, il y a le fait de jeter les papiers toilettes après usage dans une poubelle placée sur le côté et ce, dans tout le Brésil.

Vers 16 heures, nous avons été conduits à l’aéroport de Brasilia. Notre avion était à 19h25. Nous sommes arrivés à Rio après avoir survolé la ville illuminée. Un dernier envol de Rio à Paris nous a secoués au moment où nous commencions à trouver le sommeil… Des turbulences ont été annoncées… Après l’atterrissage, alors que nous avions une demi heure d’avance sur l’horaire, une annonce nous indiquait qu’une valise abandonnée se trouvait dans l’aéroport et empêchait les voyageurs de débarquer.

Marc nous attendait (Annick, Alain et moi) pour nous conduire à la gare Montparnasse et prendre le train qui nous a conduit à Libourne où Stéphane nous attendait.

C’est là que le groupe s’est éparpillé pour rejoindre la famille. Il y avait un mélange de bonheur de revoir les siens et une part de nostalgie à l’idée de nous séparer, après avoir vécu tous ces bons et nombreux moments ensemble. Ca fait partie de la vie… tout est impermanent…

Avant de nous quitter nous nous sommes promis de repartir en mai prochain vers la même destination… Ce sera une occasion pour vous de lire la suite de nos pérégrinations…

Plein d’Amour et de gros bisous à tous et chacun.

Josie

Nous n'y sommes pas retournés. En effet, nous devions prendre l'avion suivant, celui du 1er juin. Pour des raisons de prix d'achat du billet, nous avons demandé un changement à l'agence de voyages. Elle nous a proposé le vol précédent, celui que nous avons pris. L'avion suivant - que nous devions prendre - n'est jamais arrivé à destination... nous avons été bouleversés et ne sommes pas retournés au Brésil...

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